Projet d’appui à l’entrepreneuriat coopératif agricole au Bénin et au Sénégal (CUMA 2) : Clôture d’une phase ambitieuse et perspectives

Après trois années d’un travail collectif intense, la phase 2 du projet CUMA arrive à son terme. Porté par un consortium d’acteurs engagés – l’ICOSI (chef de file), l’UNCUMA au Bénin, l’AGROPROV et l’ALFANG au Sénégal, avec le soutien de l’ACB et de l’AVEM en France – le projet a permis de consolider et d’étendre un modèle innovant de développement agricole : celui des CUMA – Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole.

Découvrez la vidéo de capitalisation du projet :

Cofinancé par l’Agence Française de Développement, la Fondation de France et plusieurs partenaires territoriaux français (Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, Départements de l’Aveyron et de la Dordogne, Métropole de Montpellier, Fondation Avril, GIZ), CUMA 2 a mobilisé plus de 770 000 euros sur trois ans.

Un modèle collectif au service d’une agriculture résiliente

Face aux défis auxquels sont confrontées les agricultures familiales du Bénin et du Sénégal – faible accès au matériel, rareté du financement, effets du changement climatique – le modèle CUMA propose une réponse collective et solidaire : mutualiser les moyens de production pour produire mieux, ensemble.

En renforçant les coopératives et leurs structures faîtières, le projet a favorisé la professionnalisation, l’autonomie économique et la modernisation du secteur agricole.
Aujourd’hui, ce sont plus de 170 CUMA regroupant près de 1 700 agriculteurs et agricultrices – dont près de la moitié de femmes – qui bénéficient directement de cet accompagnement.

Les femmes au cœur de cette dynamique

Au-delà de la mécanisation lourde, les CUMA soutiennent aussi la petite motorisation, notamment à travers les moulins à mil ou encore les roues semeuses. Le projet a mis en place des financements à taux zéro: prêt revolving solidaire pour faciliter l’acquisition de ce matériel. Ces équipements ont considérablement réduit la pénibilité du travail domestique et libéré du temps pour les femmes, leur permettant de se consacrer davantage au maraîchage, à des activités génératrices de revenus, au petit commerce ou à la participation à des tontines.

Cette évolution traduit un véritable changement social : les femmes membres des CUMA gagnent en autonomie, en reconnaissance et en pouvoir économique, devenant des actrices à part entière du développement rural.

Un impact concret sur les familles

La mécanisation et la structuration des coopératives ont également un effet concret sur les familles.
Les parents membres de CUMA, mieux équipés et mieux organisés, disposent désormais de revenus plus stables pour financer la scolarité de leurs enfants, tandis que ces derniers, moins sollicités pour les travaux agricoles, peuvent consacrer davantage de temps à leurs études.

Ainsi, au-delà du champ agricole, le projet CUMA 2 agit comme un levier de développement humain durable.

L’accent sur la formation des jeunes

La phase 2 a aussi marqué une nouvelle étape dans le renouvellement générationnel des structures du Bénin et du Sénégal.
Des collèges de jeunes ont été créés au sein des deux faîtières pour favoriser la relève et renforcer la participation des jeunes dans la gouvernance.

En parallèle, 20 jeunes sélectionnés par l’AGROPROV ont suivi une formation intensive de six mois dispensée par l’ALFANG, axée sur la gestion de projets, la production végétale et animale, la mécanisation et l’animation coopérative.
Ces jeunes ont également eu pour certains la possibilité de participer à des échanges Sud/Sud entre le Bénin et le Sénégal, ouvrant la voie à des partages d’expériences, enrichissant leur projet d’installation agricole.

Perspectives du projet CUMA

Avec la clôture du projet CUMA 2, les bases d’une nouvelle étape sont posées:
Les structures faîtières se sont renforcées, les coopératives se professionnalisent et le plaidoyer pour une Économie Sociale et Solidaire au service de l’agriculture locale prend de l’ampleur.

Mais le chemin ne s’arrête pas là.
L’ensemble du consortium, fort des résultats obtenus et des apprentissages partagés, exprime aujourd’hui la volonté commune de poursuivre vers une phase 3.
Cette nouvelle étape viserait à consolider l’autonomie des faîtières, à essaimer le modèle CUMA à l’échelle sous-régionale et à pérenniser les acquis au bénéfice des communautés rurales.

Voir la vidéo de capitalisation complète

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